• Des ruines en radonnées

Découvrir l’histoire étrange de l’arrière-pays niçois avec des randonnées pour débutants

Les montagnes de l’arrière-pays niçois regorgent d’histoires de guerres, d’invasions et de mythes. Si certaines sont des légendes, d’autres ont laissé des traces. On retrouve, parsemées sur nos montagnes, des ruines, vestiges d’un ancien temps. Nos guides de randonnées des Alpes-Maritimes sont heureux de vous présenter certains de ces parcours insolites, permettant de découvrir ces lieux chargés d’histoire.

Ruines de Châteauneuf-Villevieille

Pour commencer, voici sûrement la randonnée la plus accessible et familiale de cet article : les ruines de Castel Nuovo sur le mont Macaron. Le départ se fait depuis un petit parking au col de Châteauneuf. La randonnée peut être effectuée en moins d’une heure. Pour les plus aguerris, une vraie randonnée d’une dizaine de kilomètres longe la crête du mont Macaron.

Ce mont offre une vue panoramique sur la vallée et le village de Contes ainsi que sur la mer au loin. Un village entier est en ruine à son sommet et la tour principale (le pigeonnier probablement) ainsi que certaines enceintes du château (Castel Nuovo) sont encore en bon état.

Ce village aurait été construit au Moyen-âge par les habitants de Contes afin de se protéger de l’insécurité qui régnait dans la vallée. Celle-ci étant due aux invasions fréquentes des Lombards ou des Sarrasins.

La pyramide de Falicon

Pas vraiment situé dans l’arrière-pays à proprement parlé mais au-dessus de Nice, après la colline de Cimiez, se dresse le mont Chauve. Accessible en randonnée depuis Aspremont, sur le chemin se trouve un édifice, pour qui saura le trouver, pour le moins surprenant.

La petite randonnée qui démarre de l’aire Saint-Michel monte en direction du mont, au début il suffira de suivre le GR5 (balisage rouge et blanc) jusqu’à une maison en ruine. À ce moment-là, il faut quitter le chemin et s’engager à droite de celle-ci sur le sentier sillonnant le maquis sur 350 mètres environ. Au dernier moment la pyramide apparaitra face à vous, déroutante en ce lieu.

Attention ! L’édifice auquel il manque la pointe surplombe une cave abrupte, la grotte des ratapignatas (ratapignatas signifie chauve-souris) en niçois.

Cette pyramide est entourée de mystères : Qui l’a bâtie ? Pourquoi ? Quand ? Très peu de sources historiques en mentionnent la construction. Pour certains c’était un lieu de culte voué à une divinité païenne de la région (peut-être en rapport avec les ratapignatas) pour d’autres c’est un symbole maçonnique ou de quelque autre société « discrète », lesquelles se rassemblaient dans la grotte pour effectuer des messes. Pour les plus pragmatiques il s’agit juste d’un point de repère pour les bergers afin de marquer la grotte qui peut être utilisée comme un raccourci ou pour éviter que leurs troupeaux ne s’y engouffrent. La grotte est accessible à tous, pour peu que l’on possède du matériel d’escalade, peut-être que le Bureau des moniteurs y descendra un jour !

Ruines de Rocca Sparviera

Changement d’ambiance avec le village maudit de Rocca Sparviera.

Le départ de la randonnée se situe vers Engarvin, quelques minutes après le village de Coaraze, l’un des plus beaux de France et surnommé « Le Village du soleil » car niché sur une montagne ensoleillée tout au long de la journée. La randonnée ne dépasse pas les quatre heures en comptant le retour et a pour point d’arrivée un village entier en ruine perché sur une crête. La légende l’entourant fait froid dans le dos. La reine Jeanne de Naples, née en 1326, a été mariée à André de Hongrie qui fut assassiné en 1345 (selon certaines sources elle en aurait été la commanditaire). Le frère du noble mort décida de le venger deux ans plus tard et marcha sur Naples avec son armée. La reine se réfugia alors dans son château isolé de Rocca Sparviera mais ses traces furent retrouvées. La légende raconte donc qu’un soir de Noël où elle tenait à assister à la messe dans un village proche, l’armée prit le château, et à son retour elle découvrit ses deux enfants morts sur la table du festin. Folle de rage et de tristesse elle quitta le village et le maudit : « Roche sanglante, roche maligne, un jour viendra où sur tes ruines ne chantera plus ni coq ni poule ». L’histoire lui donna raison, puisqu’après plusieurs épidémies, des tremblements de terre ou même une invasion de sauterelles, les derniers habitants du village le quitteront en 1723.

2020-03-13T17:15:03+01:00Publié le 13/03/2020|Randonnée|